par Yannick Patelli
Au grand dam de M.Parizeau !
Au même moment où la Côte-du-Sud s’oublie et rapetisse en enterrant la ``hache de guerre`` entre les deux hebdos du coin, Le Placoteux et L’Oie Blanche, qui, pour ce dernier, se rapatrie dans son quadrilatère d’admiration entre la mairie et la bibliothèque, Norbert Morin, le souriant député libéral du patelin, s’est levé le 5 juin dernier en chambre pour souligner l’arrivée, sur le Majestueux aux abords de l’Islet, du Canot 19, embarcation ``à voile et à rame``, venue tout droit de France pour faire découvrir les beautés du Fleuve Saint-Laurent !
Norbert Morin n’a pas oublié de remercier le Musée Maritime du Québec, cette même institution qui avec lui et d’autres brillants décideurs des villages avoisinants n’ont pas hésité dans les dernières années à nuire à la rénovation de la Goélette Grosse-île. La goélette historique qui, rappelons-le, a marqué l’histoire de la Côte-du-Sud pour ses traversées entre Berthier-sur-mer et Grosse-île pendant la seconde guerre mondiale entre autre chose. Pour sourire, il sourit notre député. Mais quand toute une région a, à ce point, orchestré la tentative de chute du promoteur Didier Épars, cet ``étrange`` venu de Suisse, peut-on avoir encore l’affront de venir au parlement défendre la venue dans sa région d’un bateau d’outre-Atlantique ? Sait-il seulement que la Goélette de Grosse-île a été mise à l’eau cette année dans le port de Québec malgré toutes les embûches, toutes les emmerdes, devrais-je dire, qu’on a fait subir à son propriétaire ? Sait-il seulement que des croisières pour naviguer en face du Château Frontenac sont maintenant à vendre sur www.goelettegrosseile.quebec et qu’un panneau publicitaire en fera prochainement la promotion sur l’autoroute 20 ? M. Morin sait-il seulement que Didier Épars a tiré une croix sur la région qu’il représente à l’assemblée nationale mais qu’il est en train de signer un contrat avec les Fêtes de la Nouvelle-France dans la Capitale nationale? Finalement à vouloir toujours nuire aux idées fraîches, la Côte-du-Sud pourrait au moins se féliciter d’amener les leaders non reconnus à s’émanciper ailleurs !
Ah, pauvre Monsieur Parizeau, qui lors de sa dernière entrevue disait que le problème au Québec, c’est de ne plus reconnaitre son histoire. Dans certaines régions du Québec, c’est pire, on fait tout pour l’enterrer !
Histoire de la Goélette Grosse-île
Dernière goélette à fond rond (donc à quille) et l’une des trois dernières goélettes du Saint-Laurent encore en état de naviguer, les deux autres étant de plus gros tonnage et à fond plat, la Grosse-Île est le symbole de ces navires appelés « voitures d’eau» qui, au début du XIXe siècle, se sont déplacés sur le Saint-Laurent à voile, ensuite à voile et à moteur, puis à moteur vers le milieu du XXe siècle. La Grosse-Île est la dernière goélette de sa catégorie, construite à quille, et un des derniers témoins matériels de notre patrimoine maritime. Elle empruntait essentiellement le trajet Montmagny-Québec et approvisionnait Grosse-Île à qui elle doit son nom. Construite pour naviguer de bonne heure au printemps, dans les glaces de l’estuaire du Saint-Laurent afin de ravitailler Grosse-Île, alors utilisée comme île de quarantaine par le gouvernement fédéral (actuellement intégrée au réseau Parcs Canada), elle doit à cette vocation sa construction extrêmement robuste pour l’époque. Bordée de chêne sous la flottaison avec un autre bordé en renfort en bois de fer (iron-back) pour la glace, et d’épinette rouge au-dessus de la flottaison, elle est membrée de chêne et a un veuglé d’épinette rouge. La Grosse-Île a travaillé pour le ministère de la Défense et de l’Agriculture jusqu’en 1974.
Source :
Alain Franck: http://www.sggi.qc.ca/documentation/Grosse_Ile_Historique.pdf
Monsieur Patelli
Toujours intéressant de vous lire, vous faites un lien entre mon aventure et Monsieur Parizeau. Cela peut paraître saugrenu et pourtant, sans ce grand monsieur de Culture, il n'y aurait pas de goélette Grosse-Île. Car, voyez-vous, en 1995 alors qu'un président d'un certain musée avec la complicité d'une dame mairesse essayaient de supprimer une subvention dûment signée et due avec du trafic d'influence au sein même du CA du CRCDQ. Monsieur Parizeau mit au courant de la chose, et même s'ils avaient techniquement gagnée, pris le téléphone un samedi matin pour signifier la fin de la récréation a ces bonnes gens. Et cela nous rétablit dans nos droits. Certes M Parizeau plus là, les magouilles reprirent de plus belle, mais l'élan vital était donné. Alors en ces jours tristes de sa disparation, on peut dire qu'il fût l'ami de la goélette Grosse-Île. C'est ça connaître son histoire.
Rédigé par : Didier Épars | 08/06/2015 à 22:40